Qu'est-ce que c'est un atelier d'écriture?
C'est l'endroit où vous
vous retrouvez avec d'autres pour écrire à partir d'une proposition
commune qui servira de fil à écrire. A partir de la même note de
route, d'abord en plein brouillard, chacun va partir sur un chemin
particulier, empruntera des mots différents, l'essentiel étant de
garder la route, de ne pas renoncer au voyage.
Pourquoi partager en groupe
cette activité créatrice ? Il semble a priori que l'écriture soit
nécessairement solitaire et qu'il n'y pas de méthode . L'atelier ne prétend pas
former des écrivains, mais il propose de libérer l'écriture, de
l'aider à jaillir, de s'autoriser à manier la langue, d'être dans
la transmission de sa propre perception du monde, et non plus
seulement dans la seule réception de l'écrit. Il vous fait passer
du statut de consommateur de livres à celui d'acteur, C'est un lieu où l'on expérimente, on lance des perches, on
improvise autour de constantes que l'on retrouve dans la littérature,
mais aussi dans d'autres pratiques artistiques, la peinture, la
photographie.
A qui s'adresse les ateliers
?
Ceux qui veulent créer.
Ceux qui veulent écrire
mais qui n'arrivent pas à trouver le temps, ni l'endroit pour
s'isoler.
Ceux qui veulent écrire
mais qui ne savent ni comment s'y prendre , ni comment commencer, et
oui, avouez-le, les débuts tuent.
Ceux qui voudraient
transmettre une histoire.
Ceux qui écrivent déjà
mais qui aimeraient bien partager leur goût des mots. Après la
solitude, il y a le plaisir de partager une même passion et de
s'amuser.
Ceux qui pensent que les
mots sont reservés aux bons élèves alors que la faculté
d'observation, de croquer le monde, de le colorier, de glisser de la
poèsie dans les mots, n'est absolument pas un domaine réservé. La
correction n'a jamais été la caractéristique des bons écrits.
Ceux qui ont été
traumatisés par les dictées. Ils écriraient bien s'il n'y avait
pas l'orthographe. Ici, on ne chasse pas les "s", les
accents, et l'accord des participes. Les textes sont lus à haute
voix.
Pour les adolescents qui
boudent les livres, le français et qui pourtant ont des choses à
dire sur le monde. Ils peuvent rentrer dans l'écriture et la lecture
( le verso de l'écriture) par les coulisses, là où tout se
fabrique.
Comment se déroule
l'atelier ?
A partir d'une proposition
inspirée par des auteurs, des artistes, ou toute une boite à
outils, les participants se lancent dans l'écriture. Le temps dont
ils disposent, varie selon la contrainte, il peut être fractionné
en plusieurs étapes, plus ou moins longues selon la pièce demandée.
A l'issue de ce temps
d'écriture, chacun lit son texte. On découvre une varieté infinie
d'airs à partir du même thème. On écoute, on découvre le style
de chacun et on recherche la manière de le mettre en valeur. On
apprend par ricochet, on apprend à se lire, se relire, et réecrire.
On peut après repartir avec
son texte sous le bras, le retravailler si l'on veut pour le
transmettre au groupe ou le ranger dans son carton de manuscrits.
L'atelier d'écriture se
réunit une fois par mois, au centre social de Saint Just, à
l'appartement.31 rue des farges 69005 Lyon. Tel 04 78 25 35 78.
centre.socstjust@free.fr
prochaines dates :
séance de 9h30 à 12h30
- samedi 10 janvier 2015
- samedi 7 février 2015
- samedi 7 mars 2015
- samedi 18 avril 2015
ouvert à tout public adulte
et adolescent
participation en fonction
des revenus (entre 21 euros et 100 euros) et carte d'adhesion de 15
euros.
Mais aussi :
Ouverture d'un atelier pour
enfant à partir de 9 ans,
le vendredi après midi de
14h à 16h, au 2 montée du gourguillon, 69005 Lyon,
deux fois par mois
60 euros les 4 séances.
Pour tout renseignement me
contacter au 06 81 89 31 42.
qui suis je ?
Qui suis je ?
Hélène Boivin est passée par les
arcanes du droit. Après avoir usé ses yeux sur les dossiers de ses
clients, à empoigner leurs litiges comme une éboueuse, à écrire
des lettres de réclamations, des lettre de refus, à constituer des
dossiers, à brasser des mots et des papiers, elle décide d'écouter
un peu plus son cerveau gauche et de laisser courir son imagination.
Elle suit les tribulations des Boivinoscopies, compagnie spécialisée
dans le théâtre de papier et de pop- up en qualité
d'administratrice et de marionnettiste. Il ne lui suffit plus de
manipuler ces pantins, ils réclament la parole. Elle écrit donc des
spectacles.
Elle découvre l'existence des ateliers
d'écriture qui ouvrent des nouveaux horizons. Les explorateurs qui l'accompagnent sont aussi bien des initiés que les tramatisés des cours de français mais dont le langage est si riche.
Elle décide de suivre une formation pour transmettre ces moments formidables!
écrire à partir d'une photo de paysage
C'est souvent en prenant des chemins de traverse que l'on arrive le mieux à se lancer dans l'écriture.
Ce mois-ci photographes et peintres ont été les inspirateurs des propositions d'atelier.
"être toujours curieux, préoccupé, ne pas passer à côté des choses simples, si simples que je risquais de ne plus les voir"préconise le photographe Raymond Depardon.
A partir de photos extraites de son livre " la France", apprenons, nous aussi, à regarder le monde le plus quotidien, presque ennuyeux, usé par une apparente banalité pour en sortir des lignes, des images, des chemins et décrypter tous les messages qu'il nous renvoie.
En écho, à cette attitude, je citerai la profession de foi du peintre et poète Gaston Chaissac "Ecrivain et chroniqueur avant tout et fidèle à tout ce que je vois de ma fenêtre, ma vision se brouille".
Comment transformer en langage sa vision du monde et donner un sens, ou une trace à son existence.
Voici le texte d'un adolescent, Paul, qui a choisi cette photo et s'est lancé dans l'aventure.
Ce mois-ci photographes et peintres ont été les inspirateurs des propositions d'atelier.
"être toujours curieux, préoccupé, ne pas passer à côté des choses simples, si simples que je risquais de ne plus les voir"préconise le photographe Raymond Depardon.
A partir de photos extraites de son livre " la France", apprenons, nous aussi, à regarder le monde le plus quotidien, presque ennuyeux, usé par une apparente banalité pour en sortir des lignes, des images, des chemins et décrypter tous les messages qu'il nous renvoie.
En écho, à cette attitude, je citerai la profession de foi du peintre et poète Gaston Chaissac "Ecrivain et chroniqueur avant tout et fidèle à tout ce que je vois de ma fenêtre, ma vision se brouille".
Comment transformer en langage sa vision du monde et donner un sens, ou une trace à son existence.
Voici le texte d'un adolescent, Paul, qui a choisi cette photo et s'est lancé dans l'aventure.
L'attente
du diner à Graveline après l'entrainement
Assis sur ma
borne, emmitouflé dans mon pull à col roulé effiloché, à côté
de Louis, je trouvais l'attente longue.
Voila une heure qu'on n'avait
pas changé de position. La lumière devenait orangée. La rivière
plus calme qu'au matin semblait aller se coucher avec le soleil. Le
gros pont en béton avec ses deux arcs massifs n'avait pas bougé
d'un pouce depuis une éternité. Le bruit des voitures avait disparu
et la vieille villa était toujours aussi calme et vide. Devant le
poteau électrique la poubelle qui pendant dix minutes avait été la
cible de nos pierres, était toujours fidèle à son poste, cachant
un sac poubelle. Au loin, sous le pont, deux pécheurs restaient au
bord de l'eau, immobiles comme des hérons qui surveillaient la
rivière. Un grognement me sortit de ma rêverie, c'était le ventre
de Louis qui criait famine. Nous échangeâmes un regard, eûmes un
léger fou rire, puis, nous repartîmes dans notre interminable
attente pensive. Des crissements de pas sur les graviers, nous firent
tourner la tête: les inséparables, Loris et Jeff arrivaient côte à
côte. Ils s'arrêtèrent un moment pour lancer des cailloux dans
l'eau. Il y eut des "ploufs" puis des "splashs".
Une fois lassés de leurs passe-temps, le calme revint. Un sifflement
me frôla l'oreille et telle une guêpe, un caillou percuta le panneau
bleu marine avec pour écusson une grosse croix blanche. Une série
de "bings" violents déchirant les tympans éclata comme si
la guêpe était poursuivie par un essaim.
Sans savoir
pourquoi, je pensai à Martin qui en ce moment était à Kersaint, en
robe de chambre, les cheveux mouillés en train de jouer sur la
citerne avec le sifflement de la cocotte minute venant de la cuisine.
Alors que moi, j'étais au bout de la France, à côté d'une zone
industrielle à attendre l'heure pour diner au flunch, les doigts
meurtris par les ampoules, les affaires légèrement humides, et une
sentation d'être crasseux alors que jamais de ma vie je ne me lavais
autant de fois par jour. Jeff et Loris avaient pris place sur les
pierres à coté de nous partageant notre silence.
Il y eut des
nouveaux bruits de pas sur les graviers, mais cette fois-ci, tout le
monde arrivait pour monter dans les camions.
Le 1/12/2014 Paul
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